Ironman : l’homme de fer-sans peau ? Ironman : où l’intériorisation du Moi peau de substitution

Ironman : l’homme de fer-sans peau ? Ironman : où l’intériorisation du Moi peau de substitution

IRONMAN : début de réflexion.
La série Ironman qui a été retouché et adaptée au format cinéma permet de comprendre plusieurs aspects très intéressants de la processualité psychique de l’être humain mais aussi des aspects culturels et sociétaux de l’environnement qui nous entoure.
D’une part, le voyage du premier film au dernier nous invite à observer la mise en scène de l’obsolescence programmée et de la course à la performance avec des ennemis de plus en plus puissants, et l’évolution d’un matériel, au départ bricolé de manière « artisanale », qui semble résistant, vers une fabrication à la « chaine », industrielle qui conduit à des modèles rapidement désuets et fragiles. Dans le premier opus, le modèle d’armure suffit à tenir l’ensemble du scénario tandis que dans le dernier épisode, il ne faut pas moins d’une quarantaine d’armure à « l’homme de fer » pour parvenir à ses fins…
De plus, dans ce dernier épisode, nous voyons s’accomplir l’étape utlime d’une tendance à la mobilisation et à la sectorisation représentée dans la progressive fragmentation des éléments de l’amure. En s’injectant des éléments de magnétisation de son armure, Stark initie un mouvement d’intériorisation de la partie « dure et solide » d’une peau en même temps qu’il représente ici une forme de morceau de coquille détachable, amovible incarnant les schémas d’une société elle-même tournée vers la mise en mouvement, l’autonomisation et le morcellement.
D’autre part, le personnage d’Ironman qui normalement a surtout un pire ennemi, l’alcool, est ici plutôt tournée du côté d’une personnalité narcissique, avec position maniaque et tendance obsessionnelle qui ne cesse de tenter de retrouver une forme de corps à corps avec un objet primaire froid, métallique et sans affects qui ne lui offre qu’une illusion d’être animé dans une position héroique qu’en étant une seconde-peau de substitution. Le paradoxe de son armure est que justement celle-ci figure le feuillet pare-excitant du Moi-peau, une armure faire de métal qui fige les traits du visages et se pose comme une carapace impénétrable et sans affects. La tristesse du visage de l’armure nous renseigne sur une potentientialité d’un rapport à un objet maternelle primaire dépressif et figé comme dans les expérience du « Still Face ». Pourtant, et c’est bien là tout le paradoxe d’une position psychique « limite », la réalité augmentée utilisée à l’intérieur du casque de l’armure, donc exclusivement de la tête donne une impression d’un monde hypervivant à l’intérieur, très excitant et très sollitant, anticipant et conseillant le « pilote » Stark comme une forme de voix intérieure du casque qui vient servir de surmoi de substitution extériorisé.
Le film Ironman 3 tourne de manière cyclique autour de la question d’une intériorisation d’un feuillet d’inscription du Moi-peau jusqu’alors décollé chez une personnalité instable. Cette peau de substitution sert de cocon. Lorsqu’il fait une crise d’angoisse, Stark trouve refuge dans l’armature, et la voix du Père/mère/Jarvis lui dit ce qu’il a en quelques instants comme un diagnostic pré-natale. Comme le nourrisson tente de comprendre ce qui lui arrive et que c’est la médiation par l’autre qui met un mot sur la souffrance identifiée. Plus tard, lorsqu’il entre mais surtout sort des armures, Stark semble litttéralement s’exumer d’un cercueil, ou plutôt un sarcophage, d’une forme de tombeau qui s’ouvre comme une peau qui s’exclate de manière longitudinale. Il semble à chaque fois renaitre, s’extraire. Tony Stark/IRONMAN projette une partie de lui dans cette « armure prototype », donc pas encore fiable, qui au départ ne peux pas voler, qu’il anime de loin, comme une incarnation du mécanisme d’identification projective. Par ailleurs, Stark semble s’occuper de cette partie hybride-momifiée de lui comme une forme d’excroissance qu’il peut pénétrer et enfiler comme un vêtement pour mieux devenir actif.
La métaphore de la peau se retrouve dans le paradoxe de l’ennemi de Ironman. L’homme de fer, qui incarne la congélation de l’affect par habillage de plaque de métal affronte un M. 3000 ° qui fond tout ce qu’il touche. A plusieurs reprise la symbolique semble très appuyée avec un ennemi qui fend littéralement en deux la peau de substitution, obligeant Stark à s’expulser lui-même. Il semble ainsi que Killian, l’ennemi de feu, rechauffe et tranche dans le vif, contraignant Stark a accepté la séparation. Un autre point intéressant concerne l’ouverture vers un modèle plus névrotique consistant à laisser la place à l’autre. Cette tendace se manifeste plutôt à la fin avec l’intervention de Pepper. Pepper, la femme-poivre, semble incarner celle qui comme des mouvements d’éternuement contribuer à faire respirer psychiquement le héros pris dans la spiral de la suffocation de son armure. D’ailleurs, il est autant question d’angoisse de suffocation et de claustrophobie que de l’inverse : il est question de crise d’angoisse et d’une recherche d’enfermement, mais il est aussi question de suffocation lorsque l’on détruit son chez lui ou qu’il est sur le point de se noyer. Sans l’intervention d’une main presque providentielle qui se détache de lui et le tire des gravat, STARK se serait noyé, prisonnier de son orgeuil. (à suivre..). Pepper potts finit par elle aussi incarnée le feu, le chaud, ce qui ranime. Surgissant de nul part pour sauver Stark privé d’armure, elle représente une figure maternelle, phallique qui a survécu à la chute sans fin dans le feu. Revêtant alors à son tour une partie de l’armure sur son bras, elle se débarasse en un rien de temps de l’ennemi qui à donné dans de fil à retorde… Pour finir temporairement, nous pourrions également nous diriger du côté d’une forme de rapport homosexuel en double avec l’armure-objet primaire, repris et animé par une présence maternelle incarnant une objet-réanimée ayant survéu à la mort et aux flammes.

(Yann LEROUX) : Visiblement Starck l’étincelle ne supporte pas d’avoir a ses cotes une femme plus puissante que lui. L’éclatement de l’armure évoque le démantèlement pour moi et les relations d’objet partiel qui menacent dans cesse Tony.

On pourrait ajouter que l’armure qui le maintient en vient est une image d’une tension interne. Elle empêche l’éclat de se rapprocher du coeur, mais elle ne le supprime pas. Pour cela, il faudrait que l’introjection réussisse.

Le dedans/dehors dur dehors et « tissé » de messages à l’intérieur se comprends avec le Moi-peau. Iron Man m’a toujours fait penser aux vierge de fer. Il y a quelque chose du deuil échoué avec une topique inversée : ce n’est pas l’objet qui est conservé dedans, c’est le sujet qui entre dans l’objet.

(Guillaume GILLET) : je verrai cependant davantage une maturation du côté au contraire d’une acceptation de la position de la femme en tant qu’objet-autre. Il faut replacer ceci dans le contexte d’une mise sous silence de l’alcoolisme de Stark aux prises avec une possible subversion du stade du miroir.

Pensons à l’enfilage de l’armure : il s’agit d’une tentative de représentation imagée d’une progressive congélation mécanique et ferrique de la peau commune, comme un gel progressif de la conductance de la peau qui manifeste l’affect. la désaffection « gagne » ainsi petit à petit le corps humain.

(Yann LEROUX) : Si je comprends bien l’idée : la mise de l’armure est un image de la détresse du petit au départ de sa père et qui se sent devenir peu à peu désinvesti, inerte, dépsychisé ? Oui, j’achète !

(Guillaume GILLET) : oui avec de « sa père » ou de sa « paire » ou de sa mère/père : une forme sans doute avorté du parent combiné bon lié à une dévitalisation ! c’est le mot !

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